Soyons des Midas raisonnables
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Je dis que je m’intéresse peu aux questions de politique domestique, ce qui est à la fois vrai et faux. Vrai parce que le niveau des débats est bas, et ce qui est dit me paraît finalement déconnecté des réalités des Français aussi bien que de celles de la France telles que je les comprends.
François Bayrou veut se soumettre à un vote de confiance le 8 septembre. J’ai, par nature, tendance à respecter ce genre de démarche : se soumettre aux électeurs et à leurs représentants. Le problème, c’est que nous avons une opposition de bébés. C’est absolument affligeant.
Le Premier ministre n’avait pas fini sa conférence que la moitié des partis annonçait voter contre sa déclaration de politique générale (qu’il n’a évidemment pas encore énoncée) sans aucune autre forme de procès, sans la mentionner, sans la considérer. Des charognards opportunistes.
Personne, personne ne propose de programme alternatif. Le PS a dit qu’il le ferait. Croisons les doigts. Ce sont les seuls. Personne ne parle de la dette. Personne ne parle du budget. On entend « dehors », on entend rien pour « après ».
Le simple fait que j’écrive ces lignes montre que c’est aussi faux : je m’y intéresse puisque je suis révolté, que je ne parviens pas tout à fait à rester indifférent.
[…]
Ma génération a de l’or entre les mains. Nous avons et nous allons avoir des ressources et des outils nouveaux. Le monde se transforme en plomb. Nous avons la possibilité de réorienter les directions que prend l’Humanité. Face aux crises de l’énergie, de l’environnement, des réserves et des acquis traditionnels, nous devons être des Midas raisonnables. Les défis sont immenses, nous devons nous mettre à leur hauteur. La volonté ou le déclin, avec cinquante nuances de doré ou de gris.
La politique intérieure corrompt. Elle détourne. Elle obnubile. Il serait certainement vain de s’en affranchir dans une démocratie, mais face à la médiocrité la démocratie coulera toujours.
Donner des coups de coude est une chose. Se tirer des balles dans le pied en continu en est une autre. La maturité c’est être prêt. Nous avons des représentants immatures.